Nous sommes au soir du 19 septembre 1846. Un événement vient de se produire sur une montagne autour du village de la Salette, sur la commune de Corps en Isère (France) Maximin (11ans ) et Mélanie (15 ans) rentrent de leur travail. Mélanie Calvat, une enfant discrète et renfermée, bergère depuis l’âge de 8ans, va directement à l’étable pour soigner les bêtes. Elle travaille pour la famille Pra dans le hameau des Ablandens. Maximin Giraud, lui, est un « mouvement perpétuel »: on ne peut pas compter sur lui. Pierre Selme, ayant un berger malade, n’a pas eu d’autre choix que de demander Maximin à son Père. Les deux enfants sont pauvres sur tous les plans : matériel, affectif, intellectuel… Ils se sont rencontrés il y a deux jours pour la première fois. Au retour de cette journée du 19, Maximin doit s’excuser de ne pas être allé se faire contrôler par son maître. « Maître, Mélanie et moi, nous avons rencontré une « Belle Dame » qui nous a fait deviser longtemps. » Son patron l’entraîne chez les Pra pour entendre la version de Mélanie.. Croisant la Grand-mère Pra, Maximin lui demande: « Eh, Mère Caron, n’avez-vous pas vu une « Belle Dame » en feu passer dans les airs au-dessus du vallon? » Quelques minutes plus tard, tout le monde se rassemble dans la cuisine des Pra. Maximin raconte ce qui s’est passé en français et en patois. Mélanie raconte la même chose.

 

Que s’est-il donc passé?

 

Mélanie et Maximin montent au pied du Mont Gargas à la fontaine des bêtes. Ils ont quatre vaches chacun à surveiller. Ils font boire leurs bêtes et les amènent dans les pentes du Gargas pour les faire paître. Puis, ils descendent dans le petit vallon, franchissent le ruisseau de la Sézia (à sec) et s’étendent sur l’herbe. Contrairement à leur habitude, ils s’endorment. Nul ne sait combien de temps. Mélanie s’éveille la première, prend peur parce qu’elle ne voit pas leurs vaches et réveille Maximin. Tous les deux gravissent la pente opposée à celle du Gargas. En regardant la prairie, ils découvrent leurs vaches qui ruminent paisiblement. Rassurée, Mélanie redescend dans le vallon pour récupérer son sac. Tout à coup, elle s’arrête, laisse tomber son bâton de peur et s’écrie: « Mémin, regarde voir, là-bas une clarté. » Maximin rejoint Mélanie et lui dit: « Ne laisse pas tomber ton bâton, moi, je garde le mien et je lui en donnerai un bon coup si ça nous fait quelque chose »

A l’endroit même où ils s’étaient endormis, ils voient un globe de feu: « Comme si le soleil était tombé là ». La lumière tourne sur elle-même, grandit et s’entrouvre.. A l’intérieur de ce  « soleil », une femme assise, la tête dans les mains, les coudes sur les genoux. Elle pleure. Puis, elle se lève et dit: « Avancez mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour vous compter une grande nouvelle. » La peur des enfants s’envole. Ils s’approchent attirés par sa voix  « si douce qu’on aurait dit de la musique ». Ils sont maintenant près d’elle, tellement près que « personne n’aurait pu passer entre elle et nous » racontent-ils. Ses larmes continuent de  rouler sur ses joues et fondent dans la lumière qui jaillit du crucifix qu’elle  porte sur sa poitrine. Les enfants pensent qu’il s’agit d’une maman qui est venue pleurer dans la montagne parce que ces enfants l’avaient battue. Elle est vêtue comme les paysannes de la région (robe longue, tablier à la taille, fichu croisé et noué dans le dos, bonnet…) Des roses couronnent sa tête, bordent son fichu et ornent ses chaussures. E crucifix sur sa poitrine porte les instruments de la passion: le marteau et les tenailles. Sur ses épaules, une lourde chaîne. La « Belle Dame » donne son message aux enfants…Elle gravit la pente opposée au Gargas, et s’élève. Les enfants la rejoignent. Elle regarde le ciel, puis la terre et elle fond dans la lumière. Maximin dit qu’ »elle a fondu comme du beurre dans la poêle. » La clarté disparaît, les enfants reprennent leur travail et rentre au hameau.

 

 

Zone de Texte: « Avancez mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour vous compter une grande nouvelle. »
N.-D. de la Salette

Un Evènement

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Et après?

 

Le 20 septembre, les deux enfants sont emmenés chez Monsieur le Curé de la Salette. Puis, ils sont séparés.

Les Pra et les Selmes ont une idée géniale ce soir-là. Ils décident d’écrire le premier récit de l’apparition sous la dictée de Mélanie.

Au cours de l’enquête, les enfants sont menacés; on tente de les corrompre; ils vivent des moments difficiles et parfois inhumains.

Finalement le 19 septembre 1851, Monseigneur Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble, juge dans un mandement doctrinal que

« l’apparition de la Sainte Vierge aux deux bergers sur la montagne de la Salette(…) porte en elle-même tous les caractères de la vérité et que les fidèles sont fondés à la croire indubitable et certaine. »

Parmi les congrégations nées à la suite de l’apparition, il y a eu les « Religieuses Réparatrices » et les Sœurs Missionnaires de la Salette. » 

La suite fait partie de notre histoire...